Le Tyrol autrichien entre ville et vallée: Stubai et Innsbruck
Après avoir quitté le Tyrol italien, nous nous mettons en route pour le Tyrol autrichien. Notre première étape à moins d’une demi heure de la frontière italienne: la vallée de Stubai, entourée par des des montagnes de plus de trois milles mètres (connues aussi sous le nom de « seven summits ») et un glacier.
En Avril, quand nous passons par là, il est encore possible de skier sur la plus grande station de ski sur un glacier présente en Autriche, ainsi que d’y pratiquer des sports d’été comme la randonnée et le parapente. Un groupe de parapentistes passe justement au-dessus de nous alors que nous arrivons à Neustift, en cette belle journée ensoleillée.
Nous flânons dans les ruelles du village avec ses maisons traditionnelles en bois et son église en style baroque digne d’une grande ville. L’atmosphère paisible qui y règne rappelle celle du village d’Heidi.
Vers midi nous prenons de la hauteur pour immortaliser ce paysage unique et respirer l’air de montagne. Et c’est bien connu, l’air de la montagne ça creuse! Nous nous arrêtons donc chez JausenStation Bichlof, un refuge avec une terrasse ensoleillée et une vue imprenable sur la vallée et les montagne. Nous profitons du panorama tout en goûtant pour la première fois les Krapfen, des beignets en demi lunes farcis, salées ou sucrés (bientot la recette sur le blog).
Nous redescendons dans la vallée en traversant une forêt de sapins et pins des Alpes, suivons le cours d’eau Ruetz et rejoignons une ferme, où un panneau à l’entrée nous indique qu’il est possible d’y passer ses vacances. Nous faisons connaissance avec le propriétaire, un éleveur qui est occupé avec ses vaches quand arrive à la ferme un camion-citerne pour retirer le lait. Il nous avoue demander un prix plus élevé que la moyenne pour son lait, biologique, ce qui nous semble assez normal pour un lait produit par des vaches qui broutent herbe fraîche et fleurs et passent l’été dans les alpages.
Juste au dessus de la ferme, une chambre d’hôtes accueille les visiteurs pour des vacances alternatives, en plein milieu de la nature et au contact des animaux, tout en gardant le confort d’un hôtel étoilé avec un sauna et un espace de jeux pour les enfants.
Les rencontres que nous faisons nous donnent la sensation d’un fort attachement des gens envers leur territoire et les produits de leur terroir, ce que nous constatons également à l’heure de l’apéritif, composé de fromages de montagne et Speck ou encore au dîner où nous mangeons du poisson pêché dans le fleuve voisin.
Le lendemain, nous quittons Neustift pour le village voisin, Fulpmes, lui aussi très typique avec ses maisons en style tyrolien et son église, gothique à l’extérieur et baroque à l’intérieur.
Nous y visitons le Musée de la Crèche, ouvert tout le long de l’année, où sont exposés des dizaines de représentations de la nativité, toutes réalisées à la main et en bois et certaines même en papier incroyablement conservées depuis plusieurs siècles. La tradition fut apportée en Autriche par les Jésuites et, après l’interdiction dans les lieux publics imposée par l’Impératrice Marie Thérèse, elle se développèrent dans les maisons où elles y resteront même après la levée de l’interdiction. Aujourd’hui ces véritables œuvres d’art sont précieusement gardés dans ce musée.
Avant de partir pour notre prochaine étape, nous faisons une halte gourmande à la taverne traditionnelle Hoferwirt, avec un savoureux Wiener Schnitzel, sous l’œil attentif d’un portrait de Franz Senn, l’inventeur du club alpin tyrolien. Nous rejoignons ensuite le tram panoramique rouge flambant neuf qui relie la Vallée de Stubai à Innsbruck en à peine une heure, en passant par des paysages de montagnes où l’on n’imaginerait pas qu’un tram puisse passer. Nous croisons des brebis et vaches totalement indifférentes (il faut dire que le tram est silencieux) et une flopée de chalets, parfois recouverts de panneaux solaires.
Arrivés à Innsbruck, notre première impression est celle d’une ville avec tous les conforts d’une capitale, tout en se trouvant à deux pas des Alpes. Construite sur le fleuve Inn (d’où son nom), ses maisons colorées et les montagnes enneigées dominent le paysage.
L’architecture moderne se fond dans le décor et on respire une atmosphère qui est à la fois citadine et montagnarde: les adeptes du shopping croisent les randonneurs encore en chaussures de marche qui descendent tout juste de la montagne. Il faut dire que la ville est entourée par 9 stations de ski et 90 remontées mécaniques.
Nous profitons du beau temps pour découvrir les principales attractions de la ville: en commençant par le sud avec l’Arc de Triomphe à deux pas de la Maria Theresien Strasse plébiscitée tant par les touristes que par les locaux qui y profitent du soleil et sa Colonne de Sainte Anne, le centre composé de somptueux immeubles et du célèbre Petit toit d’or, cœur étincelant de la ville, avec pour décor la chaîne de montagnes Nordkette.
En remontant vers le fleuve, nous entrons dans le paisible cloître franciscain de l’église impériale, traversons le musée animé qui relate l’histoire de Maximilien 1er de façon très ludique, puis sommes pratiquement guidés vers l’entrée de l’église, monument commémoratif consacré à l’Empereur avec ses vingt-huit statues en bronze qui entourent le cercueil de celui qui pour étendre son territoire inventa la politique des mariages.
Non loin de là, le Palais Impérial, ancien siège des Comtes du Tyrol, transformé en style rococo viennois par Marie Thèrese avec sa salle des géants, les appartements impériaux et la chapelle. En face, la Cathédrale Saint Jacques, en style baroque, riche en fresques à effet trompe l’œil.
Nous montons jusqu’à la terrasse panoramique de la Galerie municipale (Rathaus Galerien) qui abrite un bar fréquenté par les étudiants de la ville, et après quelques clichés, nous réalisons que l’agréable vent chaud Föhn qui nous avait accompagné tout au long de la journée est en train de partir pour laisser place aux nuages. Par chance, la journée touche déjà à sa fin quand les premières gouttes tombent et nous rentrons donc nous reposer.
Le lendemain la journée commence sous la pluie et les montagnes couvertes par les nuages nous obligent à changer notre programme et abandonner l’idée de prendre le funiculaire, du moins pour l’instant.
N’ayant pas très envie de marcher sous la pluie, nous cherchons l’arrêt le plus proche pour le bus « hop on, hop off ». Sur le chemin nous passons devant une cour où sont alignées les énormes cloches de la Fonderie Grassmayr qui, depuis 1599, fond des cloches, une tradition qui se perpétue depuis quatorze générations et dont les cloches sonnent aujourd’hui dans plus de 100 pays dans le monde.
Nous décidons donc de faire un tour dans la boutique et le musée de la fonderie. Le musée a particulièrement plu aux grands enfants que nous sommes, grâce à ses expériences interactives. On y a sonné tout un tas de cloches, on s’est mi debout dans un gong pour sentir les vibrations quand il est frappé, on a découvert qu’en frappant une cloche une seule fois il y a plus de 50 fréquences qui sont libérées. Et, cerise sur le gâteau, on a pu assister en direct à la naissance, ou plutôt au démoulage d’une cloche.
Nous reprenons le bus touristique qui nous permet d’atteindre les points d’intérêt hors du centre ville, en commençant par le Tirol Panorama, une peinture circulaire de plus de mille mètres carrées qui raconte la bataille pour la libération du Tyrol, qui s’est déroulée sur cette colline.
A quelques minutes de là se dresse le tremplin de Bergisel, au design futuriste, conçu par l’architecte irakienne Zaha Hadid, dont la tour, du haut de ses cinquante mètres et visible de loin, offre un panorama sur la ville toute entière. Là ou en 1964 et 1976 avaient eu lieu les jeux olympiques d’hiver, tous les ans, en Janvier les meilleures athlètes du monde se font face à l’occasion du tournoi de saut à ski des quatre tremplins.
Les nuages se dispersant nous decidons de tenter notre chance et de monter sur la montagne en empruntant le funiculaire Nordketten, autre oeuvre de Zaha Hadid et tout aussi moderne. La montée, qui dure environ dix minutes, d’abord en funiculaire, puis en cabine, nous permet d’atteindre 2.300 mètres et passer du printemps de la ville à l’hiver de la haute montagne, retrouvant le soleil derrières les nuages et un manteau de neige qui recouvre tout.
Après un bon plat de Spaetzle au fromage nous sommes rapidement en ville et le bus panoramique nous mène au Chateau d’Ambras, notre dernière étape de la journée. On pénètre dans le Château par les jardins royaux, où de magnifiques paons ont élu domicile. Puis la visite commence par la Salle d’armes avec des armures rares de tournoi du quinzième siècle collectionnées par l’Archiduc Ferdinand II, qui transforma la forteresse moyenâgeuse en Château renaissance, ainsi que les objets insolites du Cabinet de Curiosités, sans oublier la superbe salle espagnole, un véritable joyau resplendissant de lumière et couleurs.
Bon à savoir:
Pour un séjour d’au moins une nuit entre le 26 Mai et le 26 Octobre dans l’un des 280 établissements participants, vous recevrez une Stubai Super Card, qui permet d’emprunter les remontées mécaniques, les transports en commun, la cabine pour le glacier, le tram pour Innsbruck et d’accéder gratuitement aux nombreuses piscines.
A Innsbruck, l’Innsbruck card, permet l’entrée gratuite dans tous les musées et attractions de la ville et ses alentours, aux remontées mécaniques, transports en commun, bus touristique et à la navette pour les mondes de cristal de Wattens.
Curiosité: La Vallée de Stubai accueillera les Bleus pour leur préparation à l’Euro2016. Les espagnols avaient également profité de cet endroit pour leur entraînement en 2008 et l’air de la vallée leur a porté chance.
Pour les gourmets: à ne pas rater le Vinschgerl (le pain du Tyrol), les krapfen dont on vous révèlera très bientôt la recette; le Kaiserschmarren (une spécialité entre l’omelette et la crêpe); les Käsespätzl (photo ci-dessus); les Wiener Schnitzel; Bergkäse (fromage de montagne); le Speck; les Gröstl, à déguster, dans les endroits mentionné dessous ou encore chez Hubertuustube dans la Vallée de Stubai ou à l’Europa Stüberl de Innsbruck.
Où dormir:
Dans la vallée de Stubai l’Hotel Jagdhof pour ceux qui préfèrent le confort d’un hotel avec une atmosphère de chalet ou la ferme Ladestatthof pour ceux qui aiment le contact direct avec la nature et les animaux.
A Innsbruck: le Grandhotel Europa, à deux pas de la gare, est également est également un très bon choix.
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